Au Sud-Liban, les frappes de l'armée israélienne touchent sans discernement les civils et les positions militaires du Hezbollah, parti chiite qui contrôle la région. Depuis le 7 octobre dernier et la guerre à Gaza c'est aussi une guerre de plus pour cette région frontalière d'Israël, marquée par les conflits passés et les tensions permanentes.
Dans les villages de Yater et Zabqin à quelques kilomètres de la frontière, en ce dimanche de janvier il fait froid et le brouillard est épais. Suffisamment pour masquer les vols des avions israéliens dont le sifflement fait lever la tête vers le ciel. Les bombardements un peu plus loin, invisibles, émettent des bruits sourds. Les conversations reprennent rapidement pour briser le silence pesant.
Certaines familles ont cependant refuser de quitter leur terre ancestrale. La terre des oliviers.
Ibrahim Kdouh est originaire de Yater, parce que toute sa vie est ici, il a choisi de rester.
Il y a quelques jours, un obus est tombé sur une habitation à quelques mètres de celle d'Hussein Sweidan et de sa famille. Les éclats d'obus ont transpercé sa maison par les fenêtres. Personne n'a été blessé. Malgré les risques quotidiens, eux aussi refusent de tout quitter.
Janvier 2024.
Plus de 80000 personnes ont quitté la région pour se réfugier ailleurs au Liban, notamment à Tyr et à Beyrouth.
A Tyr, dernière grande ville du sud avant la frontière israélienne, des écoles techniques publiques accueillent certaines des familles qui ont du fuir les villages les plus touchés. Une famille occupe une salle de classe, pouvant parfois aller jusqu'à dix personnes dans la même pièce. Réfugiés des villages de Kfar Kila, Aita Chaab, Beit lef et Naqoura, la majorité a tout quitté en octobre dernier et n'a pu retourner dans les zones bombardées. Les personnes accueillies ici expliquent ne pas savoir si leur maison a été détruite ou ce que sont devenus leurs biens.
Plusieurs associations se relaient dans les écoles pour apporter une aide matérielle et médicale. Les conditions de vie sont rudes, la nourriture basique. Les enfants continuent à être scolarisés au sein des écoles dans lesquelles ils vivent.